Village de Saint-Léon-sur-Vézère

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Saint-Léon-sur-Vézère

Des fouilles de sauvetage, à l'intérieur et à l'extérieur de l'église paroissiale Saint-Léonce, ont mis au jour des vestiges d'une villa gallo-romaine (deux états), d'un mur en opus spicatum d'un premier sanctuaire peut-être tardo-antique et de tombes de l'époque mérovingienne. Autrement dit, comme à Montcaret et d'autres sites du Périgord et plus spécialement de la vallée de la Vézère (Sergeac, Tayac...), l'église actuelle a été bâtie sur une villa située au bord d'une rivière. Ces vestiges archéologiques sont les plus anciennes traces d'une occupation pérenne du site.

L'utilisation des lieux à des fins cultuelles et funéraires au cours du haut Moyen Âge est confirmée par la présence des sarcophages trapézoïdaux à couvercle en bâtière dans l’abside et la croisée du transept de l'église, accompagnés de monnaies carolingiennes. La partie inférieure du mur sud de la nef actuelle en opus spicatum (cinq lits de pierres plates non liées au mortier) d'un premier sanctuaire et le vocable à saint Léonce (peut-être Léonce II le jeune, archevêque de Bordeaux de 542 à 564) laissent penser à une fondation précoce de cette première église, peut-être dès le VIe siècle. L'une des maisons du bourg, qui présente des murs ayant une mise en œuvre similaire à celle des murs de l'église, en opus spicatum, date probablement de la même période.

Il faut attendre le milieu du XIIe siècle - une bulle du pape Eugène III de l'an 1153 - pour apprendre que l'église Saint-Léonce avec ses appartenances dépendaient pour le spirituel de l'abbaye de Sarlat. Pour le temporel, on sait qu'au XIVe siècle la paroisse de Saint-Léon faisait partie de celles, nombreuses (quatorze), relevant de la châtellenie de Montignac. L'importance stratégique et économique du bourg au cours de cette période est indéniable : il possède un port de transit pour la remontée vers Montignac et au-delà (port mentionné en 1402), situation cruciale qui explique que le bourg et ses habitants obtinrent assez tôt, peut-être dès le XIIIe siècle, des droits et privilèges particuliers accordés par leur seigneur, tandis que le bourg lui-même, semble-t-il dès ce même siècle, fit l'objet d'une mise en défense sérieuse, constituée de fossés ("valatum"), d'une muraille ("fortalitium") et de portes que venaient considérablement renforcer trois châteaux situés dans le bourg, La Salle, Clérans et La Peyronie (disparu). En outre, la "ville" ainsi close se situait sur l'importante route de Montignac à Périgueux, implantation favorable qui a dû fortement contribuer à son développement. L'importance de Saint-Léon au Moyen âge dans la vallée de la Vézère est encore attestée par la création en 1380 d'un hôpital, c'est-à-dire d'un établissement d'un ordre religieux dédié au soin des pauvres, des vieillards, des infirmes et des exclus mais aussi pour l'accueil des pèlerins, à la fois situé en dehors mais à proximité immédiate du bourg et sur son chemin d'accès le plus fréquenté. Saint-Léon comptait peut-être aussi une maladrerie, située à faible distance (voir La Malatie).

Comme plusieurs villages des environs de Montignac, tels Sergeac, Thonac et Fanlac, Saint-Léon semble avoir subi des dommages assez considérables lors de la guerre de Cent Ans : l'attestent, en négatif, les quelques vestiges de l'époque médiévale conservés - seulement neuf sites - et, de manière positive, le nombre de bâtiments datés de la seconde moitié du XVe ou du XVIe siècle, c'est-à-dire de la période de reconstruction qui suivit le conflit. Pas moins de 24 bâtiments datent de cette période dans notre corpus qui en compte 45, toutes périodes confondues, soit plus de la moitié (Voir la carte : Le village de Saint-Léon au début des Temps modernes : la reconstruction de l'après-guerre de Cent Ans). Les châteaux de La Salle et de Clérans semblent les premiers à avoir été relevés après la remise en état des infrastructures économiques et commerciales (routes, fours à pain, moulin...), dès la dernière décennie du siècle. A ce moment-là, en 1484, Saint-Léon a déjà acquis une certaine importance, le site étant alors doté d'un faubourg ("in barrio vocato Dostreget"), d'une place et d'une rue publiques ("platea publica dicti loci Sancti Leoncii" et "carrieyram publicam"). Les droits et privilèges de la "ville" de Saint-Léon-sur-Vézère sont renouvelés six ans plus tard, en 1490 : on y apprend que les habitants sont exemptés des droits de péage par terre et par eau, et qu'ils peuvent pêcher dans la Vézère ; en revanche, ils sont tenus de garder les portes de la ville de la Pâque (mars/avril) à la Saint-Michel (28 septembre).

Au cours des deux siècles suivants, Saint-Léon s'agrandit, s'étoffe et se modernise, signe d'un certain dynamisme économique, suivant en cela le développement de Montignac. L'intensification du trafic marchand sur la Vézère et de la viticulture dans les exploitations alentours n'est certainement pas étrangère à ce phénomène. Dans le bourg, ce sont dix-neuf bâtiments qui ont été construits ou ont fait l'objet de travaux de modification, d'agrandissement ou d'embellissement au cours de cette période (Voir la carte : Le village de Saint-Léon à la fin des Temps modernes). Le plan cadastral ancien levé en 1813 révèle l'état du village après cette période : certes, Saint-Léon reste un village à l'habitat concentré autour de l'église, mais il compte plusieurs édifices importants, châteaux, maisons de maître et auberges, de nombreux artisans ainsi que des "chais" (des entrepôts pour le stockage des marchandises en transit) - ils sont installés en bord de Vézère, au nord-ouest du bourg.

Comme dans toutes les communes de la vallée de la Vézère mais à un degré peut-être plus élevé que bien d'autres, des changements importants interviennent dans le bourg de Saint-Léon au XIXe siècle. Dans les années 1840, la place publique devant l'église est agrandie, le cimetière est délocalisé à l'extérieur du bourg (près de la chapelle Notre-Dame) tandis que les maisons bordant la nouvelle place sont doublées en profondeur pour offrir une nouvelle façade à la vue. Toutefois, pour le bourg, les travaux de grande ampleur interviennent surtout à la toute fin du siècle : un pont sur la Vézère est créé de 1885 à 1887 et la route de Montignac à Périgueux passant à travers le bourg est élargie et régularisée, ce qui entraîne la destruction de plusieurs maisons situées sur son parcours en 1891, tandis que celles subsistantes la bordant sont rebâties. Enfin, de nombreuses autres maisons du bourg font l'objet de travaux au cours du siècle (Voir la carte : Le village de Thonac à l'époque contemporaine). En tout, ce sont 27 sites qui ont fait l'objet de travaux au cours de ce siècle, soit 60 % du corpus étudié.

Au cours du XXe siècle, la mairie et l'école sont transférées dans l'ancien entrepôt et bureau du syndic du canal de la Vézère.

Périodes

Principale : Moyen Age

Principale : Temps modernes

Principale : Epoque contemporaine

Le village de Saint-Léon-sur-Vézère est situé dans la partie sud du territoire communal, au bord de la Vézère (rive droite), dans un creux que forme un grand méandre de la Vézère. Le village qui s'est développé autour de son église se dresse sur un léger replat de terrain, à une altitude de 69 mètres, dans le contrebas sud-ouest d'une colline culminant à 161 mètres au Colombier. Il est traversé par la départementale D 66 passant par le pont franchissant la Vézère au nord du bourg. Il comprend un habitat regroupé, les bâtiments étant tous situés autour de l'église et des principales voies de communication. Le bourg se distingue tout particulièrement par la richesse de son patrimoine architectural, la concentration de celui-ci dans un territoire de moins de 5 hectares et son cadre paysager exceptionnel : deux châteaux, une vaste mairie-école, plusieurs maisons de maître, ainsi qu'un pont métallique et une chapelle dédiée à Notre-Dame, sans compter les nombreuses petites maisons de particulier.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile plate, tuile mécanique, calcaire en couverture
Étages

rez-de-chaussée surélevé

Escaliers
  1. Emplacement : escalier de distribution extérieur

Typologie
  1. bourg ecclésial

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Saint-Léon-sur-Vézère

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Bourg

Cadastre: 1813 B1, 2019 0B

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